Dans les cinq régions du territoire des Dénés, certaines danses varient un peu, mais elles sont essentiellement les mêmes. D’autres danses sont tout à fait uniques. Certaines danses et musiques ressemblent à celles d’autres groupes parlant des langues athapascanes, plus à l’ouest et au sud.
Autrefois, certaines danses se déroulaient dans les champs. Ces danses étaient rarement fantaisistes. L’Aîné métis Joe Mercredi de Fort Smith raconte : « J’ai vu ma première danse dénée à Fort Smith quand j’avais 12 ans, dans les années 1940. Les gens dansaient pour imiter le caribou, l’ours et même l’orignal. »
a) Danse du poulet ou du lagopède et danse du corbeau
Parmi ces danses, on retrouvait la danse du poulet ou du lagopède et la danse du corbeau. Besha Blondin explique que les danseurs frétillaient de tout leur corps pour imiter le corbeau ou la poule des bois. Elle explique que ces danses et les chants qui y sont associés sont sacrés, mais que les Dénés ne les exécutent plus.
Les danseurs ont appris à copier les cris gutturaux des différentes sortes de corbeaux. « Je me souviens de les voir danser comme des corbeaux en projetant des sons gutturaux, explique Mme Blondin. Pour le corbeau, ils faisaient des bonds. Pour la danse du poulet, aussi appelée la danse du lagopède, il s’agissait plutôt d’agiter une seule jambe à la fois, en alternance. Ils agitaient une jambe deux ou trois fois, effectuaient un léger glissement, puis agitaient l’autre jambe. C’était donc… un, deux, trois… Parce que c’est comme ça que les coqs dansent lorsqu’ils veulent s’accoupler. »
Une Aînée gwich’in, Elizabeth Colin, explique : « Ma mère m’a raconté que lorsqu’elle a voyagé au Yukon et en Alaska, elle a vu des danses d’animaux. »
« Il y avait la danse du caribou et la danse du corbeau. Les danseurs revêtaient des peaux de caribou et portaient une coiffe avec des bois de caribou. Ils faisaient quelque chose qui ressemblait aux mouvements du corbeau et ils dansaient en effectuant des mouvements comme ceux du caribou et du corbeau. »
« Cependant, les femmes n’étaient jamais censées faire la danse du poulet », se souvient Mme Blondin. Lorsque les hommes ont cessé de l’exécuter, les femmes ont pris le relais. Et puis les hommes ont commencé à se sentir mal. Peu à peu, ils ont commencé à se joindre à la danse du poulet. Aujourd’hui, c’est ce qui se passe. C’est une danse merveilleuse, et cela tient entre autres à la musique des tambours. Ça va si vite… C’est tout simplement merveilleux. »
Mme Colin relate : « Je me souviens d’une histoire que mes parents racontaient, au sujet des Dénés qui dansaient dans les montagnes près de Fort McPherson. Mes parents demeuraient dans les terres, dans les montagnes, en ce temps-là. À cette époque, nous exécutions encore des danses du tambour. C’était au début de l’automne. La neige est arrivée, mais il n’y avait pas de plancher dans les tentes, qui étaient alors en bois. Les gens ont donc démonté le traîneau en bois et ils ont fabriqué un plancher de bois dans la tente. Ainsi, nous avons pris l’habitude d’exécuter des danses du tambour. »
Pendant une nuit de danse sociale, les gens arrangent les chansons de manières différentes selon les régions et les gens qui chantent et jouent du tambour. Les Dénés apprennent les rythmes de la terre et des eaux au fur et à mesure que le Grand Esprit leur donne les chants.
« Alors, bien des fois, on exécute la première danse du tambour pour se guérir d’abord soi-même, explique Mme Blondin. Le deuxième morceau est pour votre famille. Le troisième est pour les gens de la communauté. La quatrième chanson est pour la Nation. C’est comme ça qu’on m’a appris à danser. »
« On nous dit toujours de ne pas aller au centre de la piste consacrée à la danse du tambour. On nous dit toujours : “Nous dansons avec notre famille autour du cercle, parce que nous croyons que le centre du cercle est très, très sacré. C’est là que nous ouvrons les portes vers le monde des esprits et que nous convions nos ancêtres à danser.” »
« Chacun a son propre style de pas, explique Mme Blondin, mais en même temps, les Dénés s’entraînent aussi à danser en harmonie les uns avec les autres, ou ils apprennent à danser les mêmes pas. Vous voyez parfois des gens qui dansent tous de la même façon. C’est parce qu’ils observent les pas des uns et des autres. »
b) Danse ronde
La danse ronde n’utilise aucun instrument. « On utilise seulement le chant, explique Audrey Zoe, de la région de Tłı̨chǫ (Dogrib). Tout le monde se tient côte à côte et forme un cercle. Les danseurs balancent simplement les jambes d’avant en arrière, et ils chantent tous ce chant. La plupart du temps, seuls les hommes chantent… Pas les femmes. Ensuite, ils se placent face à face, puis ils se retournent et se déplacent vers les spectateurs, puis entrent dans le cercle. »
« La chanson change au gré de la danse, décrit encore Mme Zoe. Les batteurs tiennent le tambour, et ils forment une sorte de croix devant leur poitrine, puis ils commencent à danser, mais ils n’utilisent pas le tambour. En fait, essentiellement, ils dansent avec toute la foule. C’est une danse communautaire. Toutes les personnes qui connaissent ce chant le chantent. C’est un chant qu’il faut apprendre. On ne peut pas simplement se joindre aux danseurs. Il faut connaître le chant. »
« Les chants ne comportent pas nécessairement de mots, explique Mme Zoe. Parfois, les gens les fredonnent, tout simplement. »
Celine King, originaire de Fort Resolution, explique pour sa part que tout le monde se réunit en cercle pour commencer la ronde : « La première fois que j’ai vu la ronde, c’était vers 1948 à Dettah. J’avais douze ans. Cette fois-là, j’étais à l’école des missionnaires, mais j’étais en vacances. C’est pour cela que je m’en souviens. »
Les gens commencent avec le pied gauche et ils tournent en rond dans le sens des aiguilles d’une montre, en exécutant des pas et un mouvement de danse en même temps. Les hommes et les femmes chantent sans instruments. « Lorsqu’ils chantent la chanson, ils chantent à l’unisson, explique Mme King. Même les femmes… chantent. Même si vous ne savez pas chanter, vous écoutez les personnes à côté de vous, et vous les suivez. Vous essayez de chanter comme elles. »
La danse ronde des Denés diffère de celles qu’on retrouve ailleurs. Par exemple, dans la danse crie, les gens se tiennent la main et dansent sur une chanson de tambour. Les Dénés, eux, dansent individuellement en chantant sans accompagnement de tambours.
c) Danse du thé, du caribou ou de l’amitié
De nombreuses danses dénées symbolisent les anciennes façons dont les Dénés dépendaient des animaux et de la terre pour se nourrir. Le caribou est aux Dénés ce que le bison est aux gens des Plaines. Les Dénés exécutent des danses, dont la danse du thé, pour attirer les caribous. Les Dénés de certaines régions prononcent parfois « danse du teh-eh ». Mme Zoe dit que dans sa langue, ce mot signifie littéralement « eau ». L’Aînée Besha Blondin explique pour sa part que « teh-eh » signifie : « la terre, le ciel, la terre, l’eau… Tout ».
Mme Zoe se souvient d’une danse du thé tenue vingt-neuf ans plus tôt à Russell Lake, une région sacrée près de Fort Rae. « À ce moment-là, les gens voulaient juste que les Aînés dansent. Ceux parmi les Aînés qui étaient “traditionnels”. La chanson s’allonge et elle revêt une signification dans leur cœur, explique Mme Zoe. Je me souviens qu’un Aîné a dit : “Oh! C’est ce que nous chantions quand nous allions à la chasse au caribou. Cela nous encourageait à danser afin que le caribou nous rejoigne”. »
Un événement de danse de thé peut s’étaler sur une nuit entière, au cours de laquelle toutes sortes de chansons et de danses sont exécutées. Cependant, la « danse du thé » elle-même ne fait appel à aucun instrument. Au lieu de cela, les chanteurs masculins se rassemblent d’abord dans l’aire de danse. Les autres se joignent ensuite à eux pour former un cercle en faisant face au centre, tandis que tout le monde se déplace lentement dans le sens des aiguilles d’une montre.
Les Dénés esclaves du nord et tłı̨chǫ appellent aussi la danse du thé « danse du caribou », souligne Joe Mercredi, un Aîné métis de la région de Fort Smith dans la région des Esclaves du Sud. Cependant, il ajoute que cette danse est différente, désormais. Dans la version beaucoup plus ancienne de la danse du caribou, les gens formaient un grand cercle. Ce n’est plus le cas, dans la danse du thé moderne : « La danse a changé. Aujourd’hui, on a deux, trois ou quatre cercles de personnes », explique M. Mercredi.
- Mercredi relate que les Cris et les Chippewas ont exercé une influence croissante sur la danse du caribou au fil des ans : « Les anciennes danses, comme elles existaient en 1948, ils ne les font plus. La danse du thé est aussi appelée “danse de l’amitié” parce que tout le monde peut y participer, ajoute M. Mercredi. Après la danse, tout le monde se serre la main. »
Cependant, les Dénés qui ont contribué à cet essai disent qu’aucun des éléments fondamentaux de ces danses n’a changé depuis que les Aînés les ont enseignées, il y a longtemps.
d) La danse du tambour
Comme la danse du thé, la danse du tambour honore le caribou. Les chanteurs, chacun jouant un tambour à main, accompagnent les danseurs qui se déplacent dans le sens des aiguilles d’une montre tandis que les batteurs-chanteurs se tiennent à l’écart. Les danseurs se tournent fréquemment pour faire face aux batteurs-chanteurs lorsqu’ils passent près d’eux. Les pas de danse et le symbolisme peuvent varier légèrement d’une région à l’autre.
Mme Zoe explique : « Quand ils commencent à jouer du tambour, c’est comme s’ils exprimaient ce qu’ils ont vu… Après avoir visité les terres arides et avoir vu tous les caribous… C’est ce que la danse du tambour symbolise pour moi. Les gens dansent comme le caribou. Ils imitent la façon de marcher ou de courir du caribou. À l’époque, les gens suivaient les caribous et ils créaient des chansons pour l’esprit des caribous, parce que ce sont les caribous qui les ont nourris pendant toutes ces années ».
Besha Blondin, qui est une Esclave du Nord, explique que les Dénés organisent des cérémonies, des chansons et des danses spéciales pour les jeunes hommes qui sont sur le point de partir chasser le caribou pour la première fois. Quand les chasseurs reviennent, le camp vibre de joie, de festins, de chants, de rythmes de tambours et de danses.
« Ils apportent du caribou! Les tambours retentissent dans le campement cette nuit-là, explique Mme Blondin. On tient une grande fête pour tous les caribous, pour que tous les esprits des caribous rentrent chez eux. »
Mais, si, au bout de deux semaines, les chasseurs ne sont pas revenus de leur première expédition, leurs pères et les Aînés jouent du tambour et chantent pour s’assurer que les jeunes hommes reviennent », explique Mme Blondin.
Lorsque des hommes plus âgés chassent le caribou, les cérémonies sont légèrement différentes. « Ils prennent les tambours en premier, dans une danse du tambour, seulement pour prier pour toutes les créatures vivantes qui ont été prises. Ils honorent la vie qui a été enlevée pour que… la viande aille aux gens… Pour les guérir », ajoute Mme Blondin.
« Ils prient ainsi pour que tout aille bien pour les gens… Pour que tout aille bien pour les animaux, afin que les animaux reviennent. Ainsi, les Aînés chantent en premier, afin de procéder à cette prière comme il le faut. C’est peut-être le même chant, mais il y a un sens, dans la manière dont la chanson de prière pénètre les âmes, dans la signification que le chant revêt. Donc, il arrive qu’on entende un même chant entonné pour des raisons différentes. Tout tient à la prière qui y est insufflée et aux pas de danse qui y sont associés. »
e) Danse de couple (danse par paires)
La danse de couple est une variante de la danse du tambour, mais elle repose sur des paires d’hommes et de femmes. En outre, les chansons qui y sont associées permettent aux danseurs d’élaborer leur propre jeu de jambes. « L’homme dansait. Si la femme l’aimait, elle devait se précipiter pour s’approcher de lui sur la piste de danse, se souvient M. Mercredi. Les femmes étaient toujours sur la gauche… Le pied droit, et un et deux; le pied gauche et un et deux. »
« Le chant était différent, lui aussi, relate M. Mercredi. Il y avait un batteur principal qui chantait d’une voix aiguë, alors que tous les autres chanteurs y allaient de notes plus basses. »
Il se peut que la danse de couple, comme d’autres danses similaires impliquant des couples qu’on aperçoit parfois dans des pow-wow, se soit développée au cours du dernier demi-siècle. M. Mercredi explique : « Quand les enfants envoyés à l’école aux États-Unis ou dans le sud du Canada revenaient dans les années 1960, ils apportaient de nouveaux styles et mouvements de danse. C’est là que les danses des Dénés ont commencé à changer. »
f) Danse en ligne ou danse des partenaires
Mme Zoe se souvient d’une danse qu’elle appelle la danse de couple, mais que les gens d’autres régions de Denendeh appellent la « danse en ligne » ou la « danse des partenaires ».
« Dans le cas de cette danse, nous participions nous aussi, relate-t-elle. Donc, il y avait environ dix couples. Nous nous tenions tous debout, en rangs. Les couples se faisaient tous face. Nous reculions. Le tambour amorçait un rythme différent. Les deux membres du couple commençaient au milieu. Nous dansions à reculons. Nous balancions les pieds de l’arrière à l’avant, de l’arrière à l’avant… »
« Ils ont simplement donné un nom “moderne” à cette danse, estime Mme Zoe. Parce qu’ils dansent sur deux lignes, les jeunes l’appellent parfois “danse en ligne”, mais cette “danse en ligne”, qui est en vérité la danse de couple, n’a jamais changé, ni dans ses pas ni dans son exécution. La façon dont ils l’exécutent est toujours la même, même si parfois ils lui donnent un nom différent. »
Celine King décrit cette danse : « Ils commencent tous les deux à s’éloigner l’un de l’autre, puis ils se rapprochent et ils dansent. Lorsqu’on s’approche de son partenaire, on exécute le mouvement principal avec une jambe, puis lorsqu’on s’en éloigne, on recule en exécutant le mouvement avec l’autre jambe.
Une jambe est immobile. On balance l’autre jambe et on passe par-dessus la jambe immobile. Puis on alterne. On balance la jambe gauche par-dessus en effectuant un demi-cercle au-dessus de la jambe droite. Les partenaires s’éloignent en reculant, puis reviennent l’un vers l’autre. Puis ils recommencent. »
Mme Zoe ajoute à cette description : « Les femmes, nous nous retournons, puis nous revenons. C’est ensuite au tour des hommes de faire ces mouvements, mais ils les font différemment. Ils effectuent les mouvements avec un seul pied, alors que les femmes doivent utiliser deux pieds, l’un sur l’autre, en les balançant d’avant en arrière. »
La danse en ligne permet également aux femmes de rivaliser pour savoir laquelle continuera le plus longtemps. « C’est un peu comme se préparer au mariage, illustre Mme Zoe. Je suppose que cela permet d’entrevoir l’endurance que vous aurez dans les bois, et peut-être votre capacité à porter des enfants. Nous dansions jusqu’à quatre heures du matin. Après la danse, les Aînés me disaient : “Oh… Vous êtes bonne à marier!” »
g) Danse des foulards
La danse des foulards est faite de mouvements colorés et ondoyants dont les participants issus des communautés esclaves du nord, tłı̨chǫ et métisses se rappellent affectueusement. Les danseurs agitent des foulards pour imiter un aigle en vol.
Les femmes imitent des sons d’aigle en dansant. « Un homme se tient au milieu de deux femmes qui font office d’ailes, explique Mme Blondin. L’homme tient un bout de chacun des deux foulards, et les femmes exécutent les premiers mouvements, en tenant chacune l’autre extrémité de l’un des foulards. Les femmes multiplient les cabrioles affriolantes autour de l’homme. »
Cette danse est si sensuelle qu’il arrive que les Dénés ne l’exécutent qu’entre membres d’une même famille. Elle est aussi parfois appelée « danse des relations ».
La participante d’origine tłı̨chǫ, Mme Zoe, affirme qu’il y a longtemps, les Dénés dogribs utilisaient parfois du cuir de caribou tanné et blanchi au soleil à la place du foulard moderne.
« Les femmes se contorsionnent autour des foulards. Elles s’entrecroisent devant eux », explique Mme Blondin. C’est tellement merveilleux à voir… l’envergure de l’aigle. Deux femmes dansent autour de l’homme, qui adore cela. Les autres hommes deviennent jaloux. Ils viennent prendre sa place. D’autres femmes deviennent jalouses. Alors, elles viennent enlever le foulard aux danseuses, et elles prennent leur relais, juste par esprit de compétition.
Cela pourrait durer des heures et des heures… Juste pour cette danse, si merveilleuse à regarder. Nous avons perdu tout cela pendant longtemps, mais nous ramenons graduellement cette danse, parce que nous avons demandé à nos grands-parents : “Enseignez-nous-la de nouveau! Montrez-nous! Nous avons besoin que cette danse revienne dans nos vies!” »
La danse des foulards est accompagnée au tambour et elle est exécutée au son d’une chanson dénée. Les Gwich’in, cependant, utilisent parfois un violon et des musiques dérivées des traditions euroaméricaines.
h) Danses de jeux de mains masculines
Les Tłı̨chǫ jouent un jeu de mains, l’udzi, dans lequel jusqu’à quarante concurrents doivent deviner où se trouvent certains objets cachés.
Composées d’un nombre égal d’hommes, deux équipes se font face. L’équipe dont c’est le tour cache un objet dans l’un des poings de chaque homme. Dans l’équipe adverse, un seul joueur est le « devineur ». Il doit utiliser des gestes de la main pour montrer simultanément où chaque joueur a caché l’objet. Pendant que le « devineur » s’affaire, les batteurs de l’équipe active battent vigoureusement les tambours et entonnent, têtes rejetées en arrière, un chant d’une ou deux notes, pour essayer de distraire le « devineur ». Les autres membres de leur équipe sont agenouillés avec les objets cachés. Ils balancent le haut du corps au rythme des tambours.
Parmi les jeux autochtones jamais observés, l’udzi est celui qui compte le plus de gestes de la main et qui rassemble le plus grand nombre de joueurs. Par exemple, grâce à des gestes de la main, un joueur peut pointer vers la main gauche ou droite de chacun des vingt hommes de l’équipe adverse.
Les chants du jeu prennent deux formes.
L’un est un chant qui repose sur un maximum de deux hauteurs tonales, que les batteurs chantent pendant le jeu et dont ils prononcent les paroles entre les battements des tambours. L’autre chant s’appuie sur un air mélodieux que les « cacheurs » chantent sans accompagnement de tambours. Quand une ronde ou une partie se termine, les joueurs de tambour chauffent les peaux de tambours pour rétablir la tonalité adéquate.
Après que le joueur a deviné, les hommes ouvrent leurs poings. On utilise des bâtons pour compter les suppositions correctes. Si l’équipe active l’emporte, ses membres s’accroupissent pour mélanger les objets, tandis que les membres de l’équipe adverse observent en silence. Si l’équipe active perd parce que l’autre devine avec précision, l’équipe adverse devient active et reçoit les tambours. (Keillor, 2006: 24.)
Le jeu de mains des Dénés constitue un élément important de leur culture. Des danseurs viennent donc encourager leurs parents et amis. Les appels, les mots, les chants et la danse ondulante revêtent une importance centrale.
« C’est une chanson de pouvoir, explique le participant “A”. Ils chantent des chansons de pouvoir… pour que ces gens gagnent. Et ils vont très vite, en suivant le rythme du tambour, lorsqu’ils jouent à leur jeu.
Mais vous savez… Dans les jeux de mains, ils sont assis en rangées, mais les batteurs… les gens assis derrière… Certains d’entre eux sont ceux qui viennent de finir de jouer. Ils s’encouragent mutuellement.
Il peut y avoir dix, vingt ou trente batteurs de tambours. Ils sont tous là à encourager les joueurs. » « Certains d’entre eux font de la magie avec les tambours et les chants, affirme le participant “A”. À la base, ce n’est que du tambour, mais ils dansent sur leurs genoux. Ils bougent et se trémoussent, toujours à genoux. »