Malgré cinq cents ans d’influence étrangère, la danse constitue encore aujourd’hui un pan important de la culture micmaque. Au cours des années 1960 et 1970, lorsque les Premières Nations nord-américaines ont commencé à retrouver leur fierté culturelle, de jeunes Micmacs ont pris le chemin de l’Ouest canadien et des États-Unis, où des Aînés lakotas et cris leur ont enseigné les cérémonies et pratiques traditionnelles.
Ces jeunes ont rapporté des Grandes Plaines et des Prairies la pratique du tambour, ainsi que les enseignements, les chants, les danses, les cérémonies et les modes de vie traditionnels qui y étaient rattachés. Cela a inspiré les Micmacs, qui se sont lancés à la recherche de leurs propres chansons, chants et danses des temps anciens. Ils ont créé des troupes de danse, organisé des ateliers culturels et exécuté des chants et des danses dans leurs communautés. Graduellement, de plus en plus de Micmacs ont participé. Alors, les Aînés, qui s’étaient d’abord montrés hésitants, se sont mis à transmettre ce qu’ils connaissaient des traditions. Les gens ont aussi travaillé pour préserver la langue micmaque.
Les communautés se sont mises à entretenir la culture du tambour de la même manière que leurs ancêtres des temps anciens l’auraient fait. Les gens se sont approprié cette culture. Dès les années 1980, la plupart des réserves micmaques comptaient des groupes de tambours. Les Micmacs ont aussi créé de nouvelles chansons « traditionnelles ». Par exemple, George Paul du Nouveau-Brunswick a offert à son peuple une chanson d’honneur lui annonçant que l’aigle lui viendrait en aide. Aujourd’hui, les communautés désignent cette chanson sous le nom de Chanson d’honneur micmaque.
Les tenues de danse continuent d’être porteuses de sens pour les personnes qui les confectionnent et pour celles qui les revêtent. Pour enseigner le symbolisme qui anime les traditions, les créateurs ornent les vêtements d’images animales dessinées à la main, de motifs traditionnels, de pétrogravures (dessins et écrits à l’aide de pierres), de pétroglyphes (gravures retrouvées dans les grottes ou les falaises) et de pictogrammes (dessins ou écrits retrouvés sur des peaux, des écorces, des pièces de poterie, etc.).
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Les motifs décrivent aussi l’esprit personnel de chaque danseur. (Kathy Denny, 1er mai 2006, communication personnelle.) Cliquez ici pour consulter une entrevue avec une peintre de tenues cérémonielles.
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Beaucoup de danseuses préfèrent maintenant porter de magnifiques châles. Une artisane, Georgina Doucette d’Eskasoni, explique que la confection de châles a été sa contribution à la guérison de son peuple. Ses châles, selon elle, ont aidé les danseurs à renouer avec leurs racines micmaques. Cliquez ici pour visionner un clip vidéo présentant une confectionneuse de châles.
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Si vous souhaitez en savoir plus sur la signification des tenues cérémonielles et sur leur fabrication, cliquez ici.
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- a) Les Eskasoni Mi’kmaq Dancers
Cette troupe de danse a été formée dans les années 1960, et elle est toujours en activité. Sa fondatrice, Sarah Denny, maintenant décédée, a constaté que les danses et les chants des Micmacs seraient perdus si personne ne les enregistrait. Le Grand Conseil lui a donné la permission spéciale d’enregistrer les chants que, traditionnellement, seuls les hommes interprétaient.
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Ses efforts ont porté leurs fruits. Aujourd’hui, les Eskasoni Mi’kmaq Dancers, qui comprennent ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants, ainsi que des danseurs d’autres familles, exécutent fièrement les danses et les chants qu’elle a maintenus en vie.
Cette troupe de danse exécute des danses traditionnelles telles que la koju’a et la danse de bienvenue, ainsi que des danses nouvellement chorégraphiées, comme la mi’kmwesu, qui reproduit une légende traditionnelle au sujet d’un esprit sylvestre joueur de flûte.
Pour en savoir plus sur les Eskasoni Mi’kmaq Dancers et voir leurs danses, cliquez sur les liens ci-dessous.
- Insert An interview with Joel Denny [pinegrove/intrvs/pine.joel.denny.doc]
- An interview with Beverly Jeddore (Sarah Denny’s daughter) [pinegrove/intrvs/pine.beverly.jeddore.doc]
- Video clips of:
- Welcome Dance [pinegrove/video/pine.iko.mov]
- Koju’a, Round Dance [pinegrove/video/pine.kojua.mov]
- Partridge Dance [pinegrove/video/pine.partridge.mov]
- Pine Cone Dance [pinegrove/video/pine.pine.cone.mov]
- Warrior Dance [pinegrove/video/pine.warrior.mov]
- Why We Dance – Interviews with the dancers
- b) Pow-wow
Les pow-wow font maintenant partie du renouveau culturel au Canada atlantique. On entend le terme mawiomi, qui signifie « rassemblement » et qui désigne parfois un pow-wow. De telles célébrations ont toujours fait partie de la culture et de la mise en valeur de la beauté, de la force, de l’esprit et de l’endurance de la culture et de la tradition des Micmacs. (Site Web micmac, 2003.)
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Le pow-wow, tel que les Micmacs le pratiquent aujourd’hui, correspond à un terme utilisé par les tribus nord-américaines pour décrire les événements au cours desquels les Premiers Peuples partagent leurs danses, leurs chants, ainsi que leurs arts et métiers. Les peuples autochtones tiennent deux types de pow-wow, appelés « traditionnels » et « compétitifs ». Lors des événements compétitifs, les groupes de tambours et les danseurs s’affrontent pour gagner des prix en argent. Les pow-wow traditionnels, quant à eux, n’impliquent pas de prix en argent. Ils sont plutôt axés sur la célébration, les cérémonies, la narration d’histoires, l’échange de cadeaux, les festins, les danses et les chants.
La réserve d’Eskasoni en Nouvelle-Écosse a tenu son premier pow-wow en 1992, mais d’autres réserves, comme celle d’Eel Ground au Nouveau-Brunswick, avaient commencé plusieurs années auparavant. Les Micmacs ont appris différents styles de danse en voyageant vers l’ouest et en rencontrant des danseurs de pow-wow d’autres tribus qui visitaient l’est du Canada. Chaque été, des danseurs, des batteurs de tambours et des chanteurs traversent les frontières pour suivre la piste des pow-wow, afin de célébrer et d’honorer la vie. Cliquez ici pour visionner un clip vidéo de danse de pow-wow à Eskasoni.
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Certaines danses traditionnelles micmaques comme la koju’a et la danse de bienvenue continuent d’être exécutées à l’occasion des pow-wow.
- c) Danse du Soleil
Les Micmacs ont d’abord appris la danse du Soleil au début des années 1980, puis ils ont commencé à organiser la cérémonie correspondante au sein de leurs propres communautés. Des membres de la famille Nevin ont rapporté la danse du Soleil à l’issue de leurs visites chez les Cris de l’Ouest, tandis que d’autres Micmacs l’ont étudiée auprès des Lakotas dans l’ouest des États-Unis. Les gens qui exécutent la danse du Soleil disent qu’elle incarne les croyances traditionnelles micmaques, mais tous ne partagent pas cette conception. William Nevin, meneur de la danse du Soleil micmaque, explique :
« S’agit-il d’une danse moderne? Je ne sais pas! Tout ce que je dis, c’est que mes fils n’ont été élevés que d’une façon. Ils ont vu leur père danser depuis leur naissance. Ils diront à leurs enfants que leur grand-père était un danseur du soleil. (…) Quand on y pense, ce qui nous appartient nous appartient. C’est ça, la tradition. C’est une chose qu’on fait sienne. J’appartiens à la première génération qui a ramené la danse du Soleil. Mes fils et mes petits-fils seront la deuxième génération, puis la troisième… Alors, il n’y aura pas de doute sur la nature de cette danse, parce qu’ils vont se l’approprier. » (William Nevin, 24 décembre 2005, communication personnelle.)
Lorsqu’ils exécutent la danse du Soleil, les danseurs jeûnent et se privent d’eau pendant quatre jours ou plus. Ils dansent individuellement, en direction du Soleil, de la Terre et des quatre points cardinaux.
Cette danse est une forme de sacrifice personnel destiné à aider les personnes malades. Elle permet aussi aux danseurs de demander le bien-être pour leur famille. La danse du Soleil est sacrée, de sorte que les danseurs se plient à une rude discipline et à des années d’entraînement. M. Nevin explique que cette danse est un moyen de renouer l’ancienne parenté et les liens qui unissent les différentes tribus : « Il est temps que nous nous réunissions et que nous dansions ensemble. C’est ce que la danse du Soleil nous permet de faire. C’est une occasion de nous dire : “Nous allons tous nous unir, nous allons être nous-mêmes, et nous allons avoir une façon commune de danser devant le Créateur et le Soleil.” C’est pour cela que nous avons la danse du Soleil. » (Ibid.)
Conclusion
Les danses expriment nos histoires et nos sentiments. Elles changent au fil du temps parce que les situations changent. Certaines danses micmaques se sont adaptées et d’autres ont disparu, mais cela ne veut pas dire que les danses actuelles ne sont plus « micmaques » ou « amérindiennes ». Aujourd’hui, les gens ont choisi différentes façons de danser, mais tous les danseurs ont l’impression de perpétuer une chose qui est bel et bien « micmaque ». Des groupes, comme les Eskasoni Mi’kmaq Dancers, ajoutent encore des danses à leur répertoire, tout en continuant d’exécuter les danses traditionnelles comme la koju’a.
Bibliographie
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Maillard, Abbé Antoine Simon Pierre. (1758.) An Account of the Customs and Manners of the Micmakis and Maricheets Savage Nations, Now Dependent on the Government of Cape-Breton. From an original unpublished French manuscript letter. London: Printed for S. Hooper and A. Morley at Gay’s Head, near Beaufort Buildings in the Strand.
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Articles
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Sable, Trudy. 1998. “Multiple Layers of Meaning in the Mi’kmaw Serpent Dance.” In Papers of the 28th Algonquian Conference. University of Manitoba, 329-340.
Unpublished Resources
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